Captain Cinéma

Un film d'Isaac Florentine

Isaac Florentine et Scott Adkins, la collaboration qui il fut un temps avait donné naissance à plusieurs séries B de qualité est de retour. Le pitch : le fils de Scott Adkins se fait enlever par un cartel qui le fait chanter. Notre héros, équipé d’une caméra qui le suit constamment, doit alors éliminer plusieurs cibles importantes, les kidnappeurs ayant constamment un œil sur les actions de notre simili John Wick. Car oui, sous ses airs de papa sans problèmes, notre Scott Adkins était en fait une sorte d'assassin répondant au nom de Nero, rien que ça. Autant dire qu’on est pas venu pour l’originalité mais plus pour voir l’acteur distribuer des pains et casser des mâchoires.

le héros en mauvais posture

Le duo Florentine/Adkins avait déçu avec Close Range il y a quelques années. Grillant trop vite leurs cartouches, les acolytes tentaient tant bien que mal de rendre hommage à plusieurs genres (le film de siège, le western) sans jamais vraiment rendre le tout fun et sans s’émanciper d’un budget riquiqui. Bonne nouvelle : Seized se suit déjà mieux, et les combats se succèdent sans jamais se répéter à un rythme régulier et ce dès le début. Le réalisateur d’Un Seul Deviendra Invincible 2 n’a rien perdu de son talent pour filmer les affrontements, avec une mise en scène simple mais extrêmement efficace qui met bien en valeur les mano a mano. Les bonnes idées et les chorégraphies impeccables se succèdent (dont un combat avec Adkins qui affronte plusieurs adversaires les mains dans le dos), magnifiées par une maîtrise de la steadicam dont Florentine a le secret. Le problème c’est qu’aussi généreux que le film puisse paraître il est paradoxalement assez radin et se heurte encore une fois à des limites budgétaires qu’on imagine comme souvent assez importantes.

Scott Adkins

Ainsi, chaque affrontement est vite expédié et on reste finalement sur notre faim, d’autant plus que certains choix de photographie s’avèrent parfois problématique. Un combat contre deux antagonistes dans une cuisine devient sur certains plans difficile à suivre à cause de noirs bouchés qui nuisent à la visibilité de l’ensemble (personnages habillés en noir + cuisine dans la pénombre = pas forcément une bonne idée). On dramatise évidemment un peu, mais ce genre de problèmes saute aux yeux sur le moment. Entre chaque scène d’action Mario Van Peebles fait le show (et le fait bien), et Scott Adkins joue le père de famille qui a négligé son boulot de père, registre qu’il connaît bien mais dans lequel il n’excelle pas non plus des masses. Florentine et son scénariste font globalement du bon boulot : le concept est bien tenu, ils vont droit au but (1h20 montre en main) et ne perdent pas de temps quand il faut relancer la machine.

Mario Van Peebles

Florentine n’a pas le budget d’un Jason Statham, mais on n’ose imaginer ce que le concept aurait donné avec un peu plus d’argent, de temps et de finition. En l’occurrence, Seized n’ennuie jamais, mais n’impressionne jamais vraiment comme pouvaient le faire en leur temps des Ninja 2 ou Un Seul Deviendra Invincible 3, bien plus généreux dans le même genre. Allez Florentine, la prochaine sera la bonne.