Captain Cinéma

Warrior : saison 2

On avait quitté Ah Sahm et la bande de Warrior sur une bonne note après une première saison très convaincante et jouissive du début à la fin. C’est donc avec la même ambiance pulp et comic book que la série de Jonathan Tropper revient une grosse année plus tard. Ah Sahm est toujours au service des tongs, le gang rival est désormais obligé de collaborer avec un nouvel ennemi, les Irlandais sont toujours fâchés, O’Hara se retrouve encore dans un pétrin pas possible, Ah Toy joue au Punisher la nuit avec sa padawan, bref on est en terrain connu même si de l’eau a coulé sous les ponts.

affiche de la série

La grande force de Warrior était ce mélange d’entertainment dans un décorum attachant, et cette deuxième saison met les bouchés double pour satisfaire le spectateur. Le budget qu’on imagine plus important permet aux décors de prendre encore plus d’importance et de rendre les scènes d’action encore plus impressionnantes que par le passé. Et c’est peu dire que l’équipe de Jonathan Tropper accomplie encore une fois des miracles de ce côté-là. Chaque épisode contient au moins une baston homérique parfaitement chorégraphiée qui fait mal, et les petites maladresses de mise en scène de la première saison sont désormais de l’histoire ancienne. Le climax de cette deuxième tournée arrivera lors d’un impressionnant épisode dans lequel une baston générale en plein Chinatown réduira le décor en cendre. Vingt minutes de bruit et de fureur qui relève parfois de l’inédit sur le petit écran et dans lesquelles chaque personnage à son moment de gloire qui avouons-le pète la classe. Et si Ah Sahm n'a pas l'occasion de faire un match retour contre Li Yong, son nouveau face à face contre O'Leary tient toutes ses promesses.

des membres d'un des clans chinois

Si Ah Sahm semblait en retrait en fin de saison l’année d’avant il est cette fois ci plus mis en avant, même si dans Warrior tout le monde a quelque chose à offrir. La profusion de personnages de suite reconnaissables et qui font forte impression dès la première scène est toujours de la partie, mais on sent parfois que les scénaristes croulent sous le poids de cette orientation parfois ambitieuse. On pense à la jeune recrue d’Ah Toy, personnage très prometteur dans la première saison au final sacrifié, ou encore le nouveau membre des tongs très classe et qui fait vite parler ses poings mais qui n’évoluera pas des masses jusqu’à la fin. D’un autre côté, Tropper et son équipe réussissent à donner plus de corps aux autres protagonistes et antagonistes du passé. On aime les soucis de Penelope Blake et ses tentatives de s’émanciper de son mari, Lee qui apparaît plus torturé que jamais, Walter Buckley qui prend en un épisode beaucoup plus d’importance, Leary qui gagne un peu en profondeur, ou les dilemmes de Young Jun. Ah Sahm, quant à lui, prend une tout autre dimension vers la fin en embrassant pleinement l’aspect mythologique et iconique de son personnage.

Ah Sahm face à O'Leary

Une jolie réussite dans l’ensemble donc, qui donne envie d’en voir encore plus. On signe volontiers pour une troisième saison, même si malheureusement le retour de la série semble compliqué ; toutes les séries originales de Cinemax sont annulées (afin de se concentrer sur HBO Max) pour le moment, nous laissant dans la plus grande peur. Warrior étant désormais disponible sur HBO Max, on peut espérer une reprise sur la nouvelle plateforme de la chaîne dans un futur proche mais incertain. C’est tout ce qu’on souhaite en tout cas, Warrior étant devenu en l’espace de deux saisons une petite référence pour les férus d’action à la télé.