Captain Cinéma

Wandavision : saison 1

Alors que la pandémie est toujours d’actualité et que les cinémas sont toujours fermés, voilà que débarque sur Disney+ la continuité du Marvel Cinematic Universe avec Wandavision. La plateforme représente la nouvelle poule aux œufs d’or du studio, qui privé de cinémas parvient tout de même à produire du contenu visible par tout le monde. Le timing parfait pour Marvel, qui compte bien perdurer avec l’arrivée prochaine de trois autres séries issues du MCU (à savoir Falcon et le Soldat de l’Hiver, Loki et Hawkeye). Wandavision ouvre la danse avec ces neufs épisodes placés sous le signe du mystère. Après une campagne promotionnelle cachotière, des spoilers bien gardés secrets et une orientation a priori différente, que vaut véritablement Wandavision ?

Wandavision est au premier abord une prise de risque pour Marvel. Visuellement, la série se démarque énormément des anciennes productions du même genre avec sa mise en scène qui emprunte directement aux sitcoms des années 60. Ce n’est pas tous les jours qu’on voit une série à plusieurs millions en 4 :3 et en noir et blanc après tout. Au fur et à mesure que la série avance, la mise en scène se fera de plus en plus moderne à chaque épisode pour se rapprocher des productions de notre époque. Une idée intéressante sur le papier mais qui au final apparaît plus comme un petit clin d’œil facile qu’autre chose. Jac Schaeffer et son équipe de scénariste tentent tant bien que mal d’expliquer cette orientation plus tard, mais la justification paraît bien trop simple et pauvre (« parce que Wanda regardait des sitcoms avec ses parents », bon, ok…) pour emporter l’adhésion. Et c’est malheureusement là que le bât blesse : derrière ses idées « originales » Wandavision a du mal à exister et à proposer quelque chose de vraiment original. L’équipe de scénariste a beau essayer de réciter le petit Damon Lindelof pour les nuls (la série rappelle les travaux du fameux scénariste dans sa façon de distiller constamment de nouveaux questionnements), le tout reste au final cousu de fil blanc du début à la fin : le premier gros twist se devine avant même d’avoir commencé la série, et le deuxième est peut-être plus inattendu mais remet Wandavision sur les rails du film de super-héros lambda avec un méchant très méchant et raté.

Alors qu’est-ce qui fait qu’on y revient chaque semaine ? Tout d’abord le charme absolu de son duo. Paul Bettany et Elizabeth Olsen se font un malin plaisir à jouer sur plusieurs registres et le font de fort belle manière. Wandavision est comme son titre l’indique un film sur ses deux protagonistes, et l’interprétation des deux Avengers est à chaque épisode un délice à regarder. Ce sont véritablement eux qui portent la série sur leurs épaules et arrivent à rendre cette histoire un brin touchante. Le format réduit (trente minutes par épisode en moyenne) est également une bonne idée et permet de garder un rythme soutenu tout du long de cette saison, mais comme The Mandalorian on sent un sentiment de remplissage pour essayer de meubler sur neuf épisodes. Et ce n’est pas le final décevant et assez cheap (que ça soit du côté de la mise en scène, assez pauvre, ou des effets spéciaux parfois limites) qui va remonter le niveau de l’ensemble.

Une jolie déception que Wandavision donc, et une belle occasion manquée de se renouveler pour Marvel. Car sous ce vernis « d’originalité » la série ne fait que se prendre pour ce qu’elle n’est pas et a bien du mal à raconter quelque chose d’intéressant. On espère que la suite du MCU sur Disney+ aura plus à proposer que ce genre de plat réchauffé et sans saveurs avec un emballage différent.