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Ash vs evil dead : saison 2

On avait quitté Ash et sa bande alors qu’ils étaient en route pour Jacksonville. C’est donc logiquement à cet endroit précis que la deuxième saison de ASH VS EVIL DEAD commence. De la bière, des nanas, des blagues vaseuses, du gore et des deadites… On navigue en terrain connu dès le premier épisode, avec un décor unique qui servira de point de départ aux aventures de Ash. La première saison, bien que globalement satisfaisante, s’avérait assez bancale, la faute à un rythme en dents de scie. Cette année, l’équipe a heureusement fait un grand pas en avant.

Ash et son père

Débarrassés du personnage de la policière (qui ne faisait que ralentir le récit), les scénaristes peuvent enfin se concentrer sur le quatuor (avec une Lucy Lawless qui a un rôle bien plus conséquent qu’auparavant) et sur les péripéties qui s’enchaînent à vitesse grand V, le tout avec un sens de l’absurde et une violence graphique qui fait des ravages. Et c’est très tôt que l’équipe de ASH VS EVIL DEAD frappe fort, avec un deuxième épisode absolument incroyable qui contient une des scènes les plus répugnante et drôle vu depuis un bail (on pense beaucoup à BRAINDEAD de Peter Jackson à ce moment là, c’est dire). Et le rythme ne faiblira jamais tout du long de ces dix épisodes, avec une histoire qui se relance de belle manière, des twists qui parviennent à être surprenants et hilarants à la fois (voir la chute de l’épisode trois, à mourir de rire), et des scènes toutes plus gores les unes que les autres. Les attaques de deadites et monstres en tout genre se succèdent et les personnages sont tous attachants, quand bien même ils ne sont que de passage. On pourra toujours râler sur le fait que certains font du surplace (Kelly par exemple), mais l’alchimie entre les acteurs fait des merveilles et tire la plupart des scènes vers le haut.

Ash et sa bande de copains

Aller constamment de l’avant : tel semble être le credo de cette seconde saison qui va à cent à l’heure et ne laisse que peu de répit au spectateur. C'est la diversité qui prévaut cette année, avec des épisodes qui citent CHRISTINE de Carpenter, VOL AU DESSUS D’UN NID DE COUCOU, le cinéma de Peter Jackson ou encore SHUTTER ISLAND. Le format de trente minutes permet d’avoir un rythme imparable sur une durée resserrée, et les vannes fusent toujours autant (malgré quelques ratés évidents). Techniquement la saison reste du même niveau que la précédente avec une réalisation efficace, toutefois moins cheap dans ses effets gores (très peu de CGI), qui rend régulièrement hommage aux films de Raimi via des tics de mise en scène propres à la saga : zooms, gros plans, montage dynamique pour souligner une action, cadres de travers… Les réalisateurs se font plaisir à chaque épisode, et la bonne humeur est communicative tout du long de cette deuxième saison, malgré des soucis de production qui ont entrainé le départ du showrunner Craig DiGregorio. Ce dernier était souvent en désaccord avec le producteur Robert Tapert, et le dernier épisode fût complètement réécrit, entrainant un final bien moins ambitieux que ce que DiGregorio avait prévu (ce dernier avait pour idée de jouer avec des paradoxes temporels à la RETOUR VERS LE FUTUR 2, ce qui est pratiquement absent de la copie finale).

Ash devant une maison sur laquelle est écrit Ashy Slashy

Cette petite déception mise de côté on ne peut qu’admettre que cette cuvée ASH VS EVIL DEAD 2016 est un très bon cru, bien supérieur à celui de l’année dernière, et une excellente extension de l’univers créé par Sam Raimi. Espérons que la nouvelle équipe de la troisième saison, attendue pour novembre 2017, continue dans cette direction.